Discorsu di Gilles Simeoni, Presidente di u Cunsigliu esecutivu di Corsica, u 1mu di luddu di u 2021

Publié le 02/07/2021

Seul le prononcé fait foi

Madame la PrĂ©sidente de l’AssemblĂ©e de Corse,
Mesdames et Messieurs les Ă©lus de l’AssemblĂ©e de Corse,
Mesdames et Messieurs les élus du Conseil exécutif de Corse,
Mesdames et Messieurs,
Cari cumpatriotti,
 
Les premiers mots de mon intervention seront pour se retourner encore sur la mandature écoulée.
 
Je souhaite, au seuil de mon propos, Ă©voquer celles et ceux qui en ont Ă©crit avec nous l’histoire, et ne siĂ©geront plus ici lors de la mandature Ă  venir.
 
Je pense d’abord, bien sĂ»r, Ă  Jean Guy Talamoni.
Je salue l’homme, le militant, l’élu – depuis 1992 – et bien sĂ»r le PrĂ©sident de l’AssemblĂ©e de Corse qu’il a Ă©tĂ© de 2015 Ă  2021. Premier nationaliste, premier « Naziunale Â» Ă  prĂ©sider cette AssemblĂ©e, il a donnĂ© Ă  la fonction une dimension que chacun s’accorde Ă  reconnaĂźtre et Ă  souligner. J’ai Ă©tĂ© heureux que nous travaillions ensemble au service de la Corse et espĂšre que l’avenir proche nous permettra d’aplanir les diffĂ©rends politiques qui ont inĂ©luctablement conduit Ă  des dĂ©marches sĂ©parĂ©es.
 
Je pense Ă©galement Ă  deux conseillers exĂ©cutifs avec lesquels j’ai tissĂ© et continue d’avoir des rapports humains et politiques d’une qualitĂ© particuliĂšre, François Sargentini, PrĂ©sident de l’Office de l’Environnement de la Corse, et Lionel Mortini, PrĂ©sident de l’Office de DĂ©veloppement Agricole et Rural de la Corse. Leurs analyses et leur prĂ©sence, fussent-elles selon d’autres modalitĂ©s, continueront d’ĂȘtre prĂ©cieuses pour la Corse et pour notre famille politique.
 
Je salue Ă©galement Fabienne Giovannini, conseillĂšre exĂ©cutive et PrĂ©sidente de l’AUE lors de la premiĂšre mandature 2015-2018 et ensuite PrĂ©sidente de l’Office Public de l’Habitat de la Corse.
Fabienne, une militante exemplaire.
 
 Je souhaite Ă©galement avoir une pensĂ©e amicale pour les conseillĂšres et conseillers territoriaux qui n’ont pas Ă©tĂ© renouvelĂ©s dans leur mandat. D’abord bien sĂ»r pour celles et ceux de l’ancienne majoritĂ© territoriale, mais Ă©galement pour ceux de l’opposition.
 
Je souhaite Ă©galement, et avec la mĂȘme force, fĂ©liciter les nouveaux Ă©lus, fĂ©liciter leurs Ă©lectrices et Ă©lecteurs. Me rĂ©jouir que nombre de l’ancienne majoritĂ© territoriale se retrouvent Ă  nouveau dans cet hĂ©micycle et dire, bien sĂ»r, que nous aurons Ă  continuer de travailler ensemble.
 
Enfin, mĂȘme s’ils n’ont pas franchi les seuils prĂ©vus par la Loi, les candidates et candidats qui n’ont pas Ă©tĂ© Ă©lus ainsi que les Ă©lectrices et les Ă©lecteurs qui leur ont apportĂ© leurs suffrages mĂ©ritent, bien Ă©videmment, toute notre considĂ©ration et toute notre attention.
 
Enfin, et avant de clore le chapitre de la mandature prĂ©cĂ©dente, je souhaite du fond du cƓur remercier, bien sĂ»r, l’ensemble des fonctionnaires et agents de la CollectivitĂ© de Corse avec lesquels j’ai eu l’honneur de travailler pendant les trois annĂ©es et demie Ă©coulĂ©es. Leur dire qu’ils m’ont beaucoup appris, que je suis heureux Ă  la perspective de continuer de travailler avec eux. Je voudrais adresser un salut particulier, bien sĂ»r, Ă  celles et ceux auprĂšs desquels nous travaillons de façon rĂ©guliĂšre et constante, notamment bien sĂ»r le secrĂ©tariat, mon secrĂ©tariat, notamment bien sĂ»r, le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral de l’AssemblĂ©e de Corse sous l’autoritĂ© de Serges Tomi, le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du Conseil exĂ©cutif de Corse placĂ© sous l’autoritĂ© de Norbert Pancrazi. Remercier les deux DGS, Jean-Louis Santoni puis Marie-Christine Bernard-Gelabert pour tout ce qu’ils ont apportĂ© Ă  l’institution, ainsi que l’ensemble des DGA, directrices et directeurs qui ont travaillĂ© sous leur autoritĂ©.
Merci enfin, et du fond du cƓur, Ă  mon cabinet, prĂ©sent jour et nuit.
 
Les unes et les autres de ces personnes ont contribué à faire vivre et rayonner notre institution.
 
Puisque cela a Ă©tĂ© fait tout Ă  l’heure, je voudrais Ă©galement Ă©voquer la mĂ©moire de celles et ceux qui nous ont prĂ©cĂ©dĂ©s, notamment bien sĂ»r, cela a Ă©tĂ© dit, Prosper Alfonsi, Jean-Paul De Rocca Serra, dire Ă  JosĂ© Rossi et Camille De Rocca Serra, Ă  Jean Baggioni, Ă  Ange Santini, Ă  Paul Giacobbi et Ă  toutes celles et tous ceux qui ont eu Ă  exercer des responsabilitĂ©s avant eux, que mĂȘme si nous ne partageons pas les mĂȘmes idĂ©es, nous avons en commun, j’en suis certain, l’amour de la Corse.
 
Nous voici donc au seuil d’une nouvelle mandature.
 
Les annĂ©es, les mois et les semaines qui viennent de passer l’ont confirmĂ©, la vie politique, la vie en gĂ©nĂ©ral, sont faites de moments de joies, de difficultĂ©s, de douleurs, d’espoirs renaissants, quelquefois de victoires, auxquelles succĂšdent inĂ©luctablement, quand il s’agit de dĂ©faites et de victoires, et lorsqu’il s’agit de victoires, de nouvelles difficultĂ©s et des moments de doute.
 
Ainsi va le cycle de la vie.
 
Au moment oĂč, pour la troisiĂšme fois en six ans, je prends la parole devant votre AssemblĂ©e et devant les Corses prenant mes fonctions de PrĂ©sident du Conseil exĂ©cutif de Corse, je ressens des Ă©motions contrastĂ©es.
 
La joie, bien sûr.
L’émotion, bien sĂ»r.
Mais également la gravité et la détermination.
 
La joie d’abord. Je souhaite remercier chaleureusement les colistiĂšres et colistiers de la liste « Fa populu inseme Â». Celles et ceux qui sont aujourd’hui Ă©lus, et celles et ceux qui ne le sont pas, pour la force et la sincĂ©ritĂ© de leur engagement. Pour la dimension politique et humaine qu’ils ont insufflĂ©e Ă  notre dĂ©marche commune.
 
Je veux remercier tout aussi chaleureusement les milliers de militantes et de militants qui, en Corse, comme dans la diaspora, se sont mobilisĂ©s, se sont engagĂ©s pour distribuer des tracts, coller des affiches, argumenter, dĂ©battre, convaincre au nom de la dĂ©marche « FĂ  Populu Inseme Â».
 
Je veux remercier Mattea Lacave, ma directrice de campagne et, Ă  travers elles, toutes les femmes Christine Colonna, Muriel Pantalacci et beaucoup d’autres que je ne peux pas citer, et tous les hommes qui se sont dĂ©pensĂ©s sans compter.
 
Il me faut souligner le rĂŽle extraordinaire tenu par la jeunesse dans cette Ă©lection et dans notre victoire. Des garçons et des filles dĂ©sormais reprĂ©sentĂ©s au sein de cette AssemblĂ©e, et demain plus encore, qui vont apporter j’en suis certain, Ă  ce pays, leurs idĂ©es, leur regard, leur capacitĂ© d’innovation, leur foi, leur optimisme, leur volontĂ©.
 
Vi vulemu ringrazià ma vi riguardemu, a sapete, cumu i nostri figlioli. Simu fieri e felici d’esse à u vostru lattu ù porghje a manu ù acumpagnavvi nant’a strada di a vita ù nant’a strada di a custruzione di stu paese.
 
Je veux enfin remercier les 55 548 Ă©lectrices et Ă©lecteurs qui, en femmes et en hommes libres ont choisi de porter leurs suffrages sur la liste « FĂ  Populu Inseme Â».
 
Ce score Ă©lectoral massif - qui n’enlĂšve rien Ă  la reprĂ©sentativitĂ© et Ă  la lĂ©gitimitĂ© des autres courant politiques reprĂ©sentĂ©s dans cette AssemblĂ©e -, prolongĂ© d’une participation supĂ©rieure de plus de 25 points Ă  la moyenne de la participation lors des Ă©lections rĂ©gionales françaises, donne Ă  notre dĂ©marche une lĂ©gitimitĂ© incontestable. Elle crĂ©e aussi pour nous, majoritĂ© d’aujourd’hui, beaucoup plus de devoirs que de droits, et j’y reviendrai.
 
Donc, la joie, bien sĂ»r. La joie de cette victoire Ă©lectorale, et la joie Ă©galement, me tournant vers vous Madame la PrĂ©sidente de l’AssemblĂ©e de Corse, de vous dire, Ă  notre nom Ă  toutes et Ă  tous, et je crois pouvoir m’exprimer bien au-delĂ  de celles et ceux qui ont votĂ© pour votre candidature, combien nous sommes fiers et heureux que vous soyez devenue aujourd’hui la premiĂšre femme PrĂ©sidente de l’AssemblĂ©e de Corse.
 
Vous devez cette consĂ©cration, Madame la PrĂ©sidente, Ă  vos qualitĂ©s : d’abord vos qualitĂ©s humaines, notamment votre patience lĂ©gendaire, vos qualitĂ©s professionnelles, celles d’une universitaire passionnĂ©e et d’une chercheuse reconnue au plan international, celles enfin, d’abord insoupçonnĂ©es, de la femme politique que vous ĂȘtes devenue. Vous avez dĂ©montrĂ©, vous qui Ă©tiez initialement rĂ©tive, lors de nos Ă©changes, au principe de l’engagement Ă©lectif, votre pugnacitĂ©, votre clairvoyance, et votre force de conviction, particuliĂšrement lors de la crise du Covid lorsque vous avez dĂ©fendu les intĂ©rĂȘts du tourisme corse et de la Corse aux cĂŽtĂ©s des professionnels de l’üle, contre vents et marĂ©es.
 
Alors bien sĂ»r, comme vous le dites souvent « un avemu micca da fĂ ne un cuncistoriu Â», ma quantunque.
 
Dans des sociĂ©tĂ©s, notamment mĂ©diterranĂ©ennes, qui restent souvent marquĂ©es, y compris inconsciemment, par le sexisme et le machisme, quel bonheur pour nous toutes et nous tous de voir une femme accĂ©der Ă  cette haute fonction !
 
Et quelle fiertĂ© que nous puissions ĂȘtre nous, nationalistes, en situation d’accomplir ce geste historique, qui exprime avec toute la force d’un symbole puissant, notre volontĂ© de construire une sociĂ©tĂ© corse affranchie de toute forme d’aliĂ©nation, de sujĂ©tion, et de discrimination !
 
Quelle façon aussi, vous l’avez soulignĂ©, de renouer la chaĂźne des temps en nous inscrivant fiĂšrement dans l’hĂ©ritage paoliste d’une Corse qui, au XVIIIĂšme siĂšcle, su concevoir et appliquer la sĂ©paration des pouvoirs, la tolĂ©rance religieuse et, mĂȘme si de façon imparfaite, l’égalitĂ© entre les sexes !
 
Madame la PrĂ©sidente de l’AssemblĂ©e de Corse, permettez-moi enfin, Ă  titre plus personnel, de revenir un instant trente ans en arriĂšre ou un peu plus, lorsque vous meniez de front vos Ă©tudes et la fonction d’assistante parlementaire de Max Simeoni, premier nationaliste Ă  ĂȘtre Ă©lu dĂ©putĂ© europĂ©en, qui est venu aujourd’hui, aux cĂŽtĂ©s de votre pĂšre, militant de la premiĂšre heure, assister Ă  votre Ă©lection.
 
Tout cela est notre histoire, Ă  la fois personnelle et collective, histoire qui s’est tout entiĂšre construite autour d’une promesse silencieuse mais solennelle mille fois renouvelĂ©e, autour d’une conviction qui nous a fait Ă  toutes et Ă  tous ici, surmonter tous les obstacles : nous aurons notre pays !
 
Au moment oĂč je prononce ces mots, ma joie se transforme inĂ©luctablement en Ă©motion. Je pense, une fois encore, Ă  ces milliers de femmes et d’hommes qui, gĂ©nĂ©ration aprĂšs gĂ©nĂ©ration, ont cru en notre idĂ©al, y ont consacrĂ© leurs forces, y ont sacrifiĂ© leur vie de famille, leurs loisirs, leur libertĂ© et quelquefois leurs vies.
 
Je pense Ă  celles et ceux qui ne sont plus lĂ , et Ă  leurs familles, qu’elles sachent, ces familles, que le sourire, la voix, le visage de celles et ceux qui se sont battus et qui ne sont plus lĂ  sont entrĂ©s ici avec nous, et qu’ils y resteront Ă  jamais.
 
Je pense aux prisonniers politiques, Pierre Alessandri, Alain Ferrandi, Yvan Colonna, qui doivent se voir appliquer la rÚgle de droit, application qui conduira sans délais à leur rapprochement puis à leur libération.
 
Je pense Ă  toutes les victimes, d’un camp ou de l’autre, d’un conflit qui a durĂ© cinquante ans, et aussi Ă  leurs familles, pour lesquelles doit venir le temps de l’apaisement, et, nous nous y consacrerons, de la rĂ©conciliation.
Le conflit doit cesser.
 
Les conditions sont aujourd’hui rĂ©unies pour construire une solution politique nĂ©gociĂ©e, respectueuse des intĂ©rĂȘts essentiels de chacune des parties.
 
Et lorsque je pense Ă  ceux-lĂ , le moment n’est plus Ă  la joie, le moment n’est plus Ă  l’émotion. Il est Ă  la gravitĂ©.
 
Je me tourne vers vous, Ă©lus de la majoritĂ©, je me tourne vers vous, Ă©lus nationalistes, qui n’ĂȘtes pas aujourd’hui dans la majoritĂ© mais avez, je pense et je l’espĂšre, vocation Ă  la construire avec nous rapidement. Et je me tourne enfin vers vous, Ă©lus de l’opposition et qui probablement le resterez.
 
Notre responsabilité commune est immense.
La Corse est, nous le savons, à la croisée des chemins.
Nous en avons dressĂ© ensemble le constat implacable, notamment pendant la campagne Ă©lectorale :
  • Urgence sociale,
  • Urgence Ă©conomique,
  • Urgence environnementale,
  • Urgence sociĂ©tale avec un peuple corse qui a besoin de repĂšres, de sens, une jeunesse qui demande Ă  ĂȘtre rassurĂ©e sur son avenir, avec des mĂ©canismes puissants qui menacent la cohĂ©sion de notre sociĂ©tĂ© : la spĂ©culation ; la dĂ©possession ; la force de l’argent ; les logiques de bandes et de factions qui prĂ©tendent s’imposer au dĂ©triment de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.
 
GravitĂ© parce que nous savons tout cela mais gravitĂ© aussi parce que nous savons que nous avons les moyens d’inflĂ©chir les choses. Nous avons l’impĂ©rieuse obligation d’inflĂ©chir le cours des choses. Et les corses, par leur vote, nous ont donnĂ© mandat de le faire. Nous allons le faire et nous ne souhaitons pas le faire seuls.
 
Je cherche des yeux mon confrùre et ami le bñtonnier Seatelli qui tout à l’heure m’invitait à ne pas me laisser gagner par l’ivresse des cimes.
 
Monsieur le bĂątonnier, cher confrĂšre, cher Jean-Louis, il n’y a ni ivresse des cimes, ni ivresse du pouvoir ni, et encore moins, volontĂ© de l’exercer seul.
 
La majoritĂ© territoriale actuelle entend se conformer strictement aux engagements qu’elle a pris devant les corses. Elle entend respecter strictement le mandat qui lui a Ă©tĂ© confiĂ© par les corses.
Ce mandant est clair en termes de valeurs, en termes de projets, en termes de mĂ©thode, en termes d’objectifs.
 
Nous sommes convaincus que nous ne sommes pas les seuls, et singuliÚrement chez les nationalistes, à partager ou à vouloir partager les valeurs, le projet, la méthode et les objectifs.
Nous l’avions dit avant le premier tour, l’offre politique que nous faisons reste ouverte et nous avons vocation Ă  la construire avec l’ensemble des nationalistes, le plus vite possible. C’est notre devoir partagĂ©. C’est notre responsabilitĂ© commune.
 
Au-delĂ  des 41% et de la majoritĂ© absolue qui a Ă©tĂ© accordĂ©e par les corses Ă  « FĂ  Populu Inseme Â», nous devons ensemble regarder Ă©galement ce score de 70% ou presque des Ă©lectrices et Ă©lecteurs qui se sont clairement prononcĂ©s en faveur de listes se revendiquant de l’idĂ©e nationale.

Il ne pouvait pas y avoir, vous le savez, de rafistolage.
Il ne pouvait pas y avoir, vous le savez, de silence ou d’omissions sur les difficultĂ©s qui persistent et que nous devons traiter.
Il ne pouvait pas y avoir, vous le savez, d’accommodement avec un certain nombre de principes que nous considĂ©rons essentiels.
Voyons-nous. Echangeons, parlons et construisons parce que nous le devons Ă  la Corse et nous le devons au peuple corse.
 
L’urgence de la situation et sa complexitĂ© nous imposent Ă©galement, Ă  nous, majoritĂ© territoriale, de nous adresser Ă  l’ensemble des forces de progrĂšs et Ă  l’ensemble des forces vives de ce pays. Nous pouvons, j’en suis certain, construire des convergences extrĂȘmement larges dans tous les domaines pour gĂ©nĂ©rer l’espoir, pour inventer et mettre en Ɠuvre des solutions dans tous les domaines, y compris ceux du quotidien, y compris ceux dans lesquels les corses attendent que dans les semaines et les mois Ă  venir, nous apportions des rĂ©ponses efficaces.
 
Voilà donc le premier volet de l’action que nous proposerons dans les semaines à venir.
Le deuxiĂšme concerne le fonctionnement de nos institutions.
Je l’ai dit tout Ă  l’heure, la majoritĂ© absolue gĂ©nĂšre beaucoup plus de devoirs que de droits. Ce n’est pas la majoritĂ© absolue qui nous a empĂȘchĂ©s de nous rapprocher au deuxiĂšme tour ou au troisiĂšme tour aujourd’hui.
 
La majoritĂ© aurait-elle Ă©tĂ© relative, la situation aurait Ă©tĂ© la mĂȘme. Nous avons un certain nombre de problĂšmes de fond Ă  traiter avec les autres forces nationalistes. DĂšs que ces problĂšmes auront Ă©tĂ© traitĂ©s y compris publiquement, nous pourrons et nous devrons converger.
 
Mais il n’empĂȘche que cette situation aujourd’hui est une situation insatisfaisante. Insatisfaisante parce que l’on ne change pas un pays, on n’engage pas un pays sur le chemin de l’émancipation uniquement avec 41% des voix.
 
Notre responsabilitĂ© Ă  nous, majoritĂ© territoriale est de construire bien au-delĂ  et elle est aussi de permettre Ă  cette institution, la CollectivitĂ© de Corse, Ă  cette AssemblĂ©e qui est le cƓur battant de notre dĂ©mocratie, de fonctionner pleinement.
 
Je vous fais, Ă  cette fin, et je les formaliserai dans les jours et les semaines Ă  venir, en concertation avec la PrĂ©sidente de l’AssemblĂ©e de Corse et les groupes de l’AssemblĂ©e de Corse, quatre propositions, quatre axes de travail :
  • PremiĂšrement, renforcer la complĂ©mentaritĂ© entre le Conseil exĂ©cutif et l’AssemblĂ©e de Corse. Les textes le disent : nos prĂ©rogatives et nos compĂ©tences respectives sont fixĂ©es. Le Conseil exĂ©cutif prĂ©pare, propose, exĂ©cute et applique ; l’AssemblĂ©e de Corse dĂ©libĂšre, autorise et contrĂŽle.
 
Dans le cadre de ces prĂ©rogatives, nous pouvons et devons inventer de nouvelles façons de travailler qui permettront une articulation beaucoup plus forte entre l’action du Conseil exĂ©cutif et l’action de l’AssemblĂ©e de Corse passant notamment par une confĂ©rence de coordination rĂ©guliĂšrement convoquĂ©e qui permettra au Conseil exĂ©cutif et Ă  la diversitĂ© de ses composantes, de suivre au quotidien l’évolution des grands dossiers.
  • DeuxiĂšme catĂ©gorie de propositions : renforcer les droits et prĂ©rogatives de l’opposition ou des forces politiques qui ne soutiennent pas la majoritĂ©, il y a une nuance.
 
D’abord et de façon Ă©vidente, dans les jours Ă  venir et avant la session du 22 juillet, nous proposerons Ă  nouveau, cela Ă©tĂ© fait en amont de la session d’aujourd’hui, que les diffĂ©rents groupes : PNC, Corsica Libera, Core in fronte, groupes aux sensibilitĂ©s nationalistes reprĂ©sentĂ©es, l’opposition, la liste « Un sofiu novu Â», prennent la tĂȘte de commissions, au moins une commission chacune. Nous en discuterons. Et puis trĂšs vite nous proposerons que le droit d’initiative reconnu Ă  celles et ceux qui ne sont pas dans la majoritĂ© territoriale soit consacrĂ© (le systĂšme de niches parlementaires) qui fonctionne notamment Ă  l’AssemblĂ©e nationale et qui permettra, y compris Ă  celles et ceux qui ne sont pas dans la majoritĂ©, Ă  titre transitoire ou dĂ©finitif, de faire des propositions d’évolution dans les dĂ©libĂ©rations Ă  mettre en Ɠuvre.
  • TroisiĂšme niveau et troisiĂšme axe : associer pleinement les instances consultatives : le CESEC dont je salue la PrĂ©sidente Marie-Jeanne Nicole prĂ©sente dans les travĂ©es ; la Chambre des Territoires qui reprĂ©sente les communes et intercommunalitĂ©s et territoires dont nous espĂ©rons que les prĂ©rogatives seront prochainement renforcĂ©es ; l’Assemblea di a GhjuventĂč qui trouvera dans les jeunes qui sont aujourd’hui installĂ©s Ă  l’AssemblĂ©e de Corse, des relais naturels et puis, bien sĂ»r, le comitĂ© d’évaluation des politiques publiques.
 
On me fait remarquer obligeamment, et je vous en remercie, que je n’ai pas citĂ© Dominique Bucchini. Il aura compris, Dominique, j’espĂšre qu’il nous Ă©coute et sa famille avec lui, qu’il s’agit d’un oubli dĂ» Ă  l’émotion tant nous avons avec lui et grĂące Ă  lui, PrĂ©sident de l’AssemblĂ©e de Corse, partagĂ© des moments d’une densitĂ© et d’une richesse inĂ©galĂ©es.
 
            Premier axe donc : l’équilibre entre le Conseil exĂ©cutif et l’AssemblĂ©e de Corse ; la concertation entre ces deux organes.
            DeuxiĂšme axe : renforcement des droits et prĂ©rogatives des forces politiques reprĂ©sentĂ©es dans l’AssemblĂ©e, en soutenant pas la majoritĂ©.
            TroisiĂšme axe : l’association pleine et entiĂšre des instances consultatives.
  •  QuatriĂšme axe : sortir de cette AssemblĂ©e. Nous l’avons dit toutes et tous. C’est le jeu et l’application de la loi Ă©lectorale qui le veulent. Les forces politiques significatives prĂ©sentes au premier tour n’ont pas pu se prĂ©senter. C’est regrettable, c’est un dĂ©ficit dĂ©mocratique et au moment oĂč nous nous engageons ensemble dans une mandature essentielle, il est Ă  mon avis indispensable que ces forces puissent participer de façon Ă©troite Ă  tous nos dĂ©bats. Je proposerai donc une confĂ©rence politique, une instance dont nous aurons Ă  dĂ©finir ensemble les contours qui nous permettrons d’impliquer ces forces politiques non reprĂ©sentĂ©es au sein de l’AssemblĂ©e de Corse et d’impliquer Ă©galement l’ensemble des forces vives et les citoyens.
 
Premier axe : la vision politique,
DeuxiĂšme axe : la respiration dĂ©mocratique de notre institution,
TroisiĂšme axe : renforcer cette institution.
 
Je salue à nouveau les 5000 femmes et hommes qui font vivre la Collectivité de Corse et les Agences et Offices. Ensemble, nous avons déjà beaucoup fait.
Cette mandature sera consacrée au renforcement de la Collectivité de Corse, à sa transformation en institution de missions propres à faire rentrer la Corse dans le XXIÚme siÚcle.
Nous veillerons Ă©galement Ă  dĂ©cliner dans toutes ses dimensions la logique de proximitĂ© dont nous savons les uns et les autres qu’elle est rĂ©clamĂ©e avec force par les maires, par les Ă©lus intercommunaux, par les territoires, par les acteurs.
 
Il nous faudra enfin rĂ©ussir, dans les mois Ă  venir, l’intĂ©gration de la Chambre de Commerce et d’Industrie ainsi que de la Chambre des MĂ©tiers et de l’Artisanat dont je salue les PrĂ©sidents aujourd’hui prĂ©sents.
 
Intégrer, réussir le rattachement de ces établissements publics avec la dimension sociale indispensable pour leur personnel.
 
Enfin, nous engagerons, en concertation avec les organisations syndicales, une rĂ©flexion sur l’évolution des agences et offices.
 
La mise en Ɠuvre du projet mĂ©rite des mesures fortes, des mesures rapides, des mesures qui permettront, Ă  l’horizon des cent jours de la mandature, d’entrevoir des changements profonds dans tous les domaines que nous avons identifiĂ©s ensemble comme prioritaires.
 
Reste enfin une derniùre dimension, c’est celle de la discussion avec l’Etat. Cette discussion doit, à mon sens, comporter deux volets.
Il en est un extrĂȘmement opĂ©rationnel sur lequel nous n’avons pas eu jusqu’à aujourd’hui de rĂ©ponse satisfaisante.
La période 2021-2027 verra appliquer le PTIC, la fin du PEI, le CPER, les fonds européens.
 
Nous connaissons les insuffisances du PTIC en volumes financiers, comme en répartition des opérations à financer.
Nous connaissons les insuffisances du CPER.
Nous savons que nous avons besoin de discuter Ă  Bruxelles pour obtenir la prise en compte de la clause d’insularitĂ© pour obtenir par exemple, une politique agricole commune propre Ă  renforcer l’agriculture de production que nous appelons tous de nos vƓux.
 
Ces échanges seront décisifs.
Ils se cristalliseront dans les prochains mois.
Nous proposerons d’aller ensemble Ă  Paris et Ă  Bruxelles, dans tous les domaines, pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts supĂ©rieurs de la Corse et des corses.
 
Reste enfin le dernier point. C’est celui de la solution politique qu’il faut dĂ©sormais obtenir sans dĂ©lai.
La situation actuelle ne peut pas rester en l’état.
Elle n’est pas digne du grand Etat dĂ©mocratique qu’est la France ou qu’elle revendique ĂȘtre.
Il n’existe pas de pays dĂ©mocratique dans l’Union europĂ©enne qui refuse d’engager le dialogue avec un peuple, un territoire, une institution qui, Ă  trois reprises, pour ne parler que des Ă©lections territoriales, en 2015 avec 35% des suffrages, en 2017 avec 56% des suffrages, en 2021 avec 69% des suffrages, un peuple ou des institutions qui demandent Ă  discuter.
 
Que demandons-nous ?
Demandons-nous des choses insensĂ©es, demandons-nous des choses excessives ?
Nous demandons le droit. Nous demandons la justice, l’équitĂ©.
 
Au plan institutionnel, le statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice qui n’est pas l’indĂ©pendance et tout le monde le sait, y compris Ă  Paris, est le droit commun de l’ensemble des Iles de l’Union europĂ©enne et particuliĂšrement des Iles de MĂ©diterranĂ©e.
 
Comment l’Etat, le PrĂ©sident de la RĂ©publique  pourraient-ils continuer Ă  refuser d’ouvrir une nĂ©gociation sĂ©rieuse avec un calendrier, une procĂ©dure d’évaluation, un transfert progressif de compĂ©tences ? Tout s’intĂ©grant dans une vision globale de la solution politique Ă  mettre en Ɠuvre qui rĂ©intĂšgre la question corse dans sa dimension historique, symbolique, humaine et politique. Cela doit ĂȘtre fait et cela doit ĂȘtre fait au plus vite.
 
A vittoria eletturale di a dumenica scorsa, l’emu scritta Ă  l’inchjostru di ciĂČ chĂš no simu. Un populu.
 
Un populu arrittu, serenu Ăš determinatu perchĂš a sĂ , stu Populu, chĂŹ a ragiĂČ, a ghjustizia, u sensu di a storia, a brama di demucrazia, i si porta in pettu Ăš chĂŹ nimu Ăš nunda l’hĂ  da parĂ .
Da l’ochju di a surgente, sin’à a foce di e nostre coste, issa vittoria, l’emu scritta cĂč e lacrime di pena, di tante stonde amare.
L’emu scritta dinĂč cĂč e lacrime di gioia, quelle di e nostre speranze quelle di u nostru ideale ch’infine cuminceranu a diventa realitĂ .
Iù, di sti strazi, di sti strapazzi, di ste lacrime n’emu fattu un fiume d’acqua linda, chì s’hù paratu i nostri dubbiti, e nostre difficultà, i nostri guai, e nostre angoscie.
Un fiume chi sĂ  da induv’ellu vene, Ăš chi sĂ  dino induv’ellu vĂ . 
Stu fiume, sta piene un anu da stanciĂ . Anu da inzippisce torna perchĂš ci un c’ù piu calmu, piĂč serenu Ăš piĂč assicurata chĂš l’acqua quand’ella corre in u so solcu. 
Dice a saviezza populare chĂŹ “l’acqua cheta sfonda e ribbe”. 
È oghje, piĂč chĂš mai, simu cheti perchĂš simu sereni, cuscenti di u nostru passatu, certi di u nostru avvene, cuscenti di i nostri diritti, cuscenti di e nostre forze.
Sapemu chĂŹ stu fiume chĂŹ hĂ  cuminciatu a movesi sfunderĂ  e ribbe di l’inghjustizia Ăš di a negazione d’un populu in i so diritti i piĂč legittimi, in u so dirittu Ă  a vita.
U frombu di issu fiume, ch’ellu sia intesu in Parigi.
Ch’ellu capisca u Statu, chĂŹ Ăčn scaglieremu micca, Ăš chĂŹ s’hĂ  da rinfurza, sapemu induv’ù no vulemu andĂ , chĂŹ un vulemu micca cunflitu, micca rumpitura. Vulemu a pace. Vulemu l’autunumĂŹa. Vulemu chĂŹ nostri prigiuneri turnissinu in casa sĂČia. Vulemu pĂš sta ghjuventĂč suminĂ  un avvene di gioiĂ  Ăš di sperenza.
Iù, simu un populu. Iù, simu arritti. Iù, simu vivi. Iù, simu pronti hà sumina l’avvene. Un avvene di pacù, di sviluppu ù di fratellanza.
 
Evviva u populu corsu !
Evviva a Nazione !
Evviva a Corsica !
Evviva a DimucrazĂŹa !