Seul le prononcé fait foi
Madame la PrĂ©sidente de lâAssemblĂ©e de Corse,
Mesdames et Messieurs les Ă©lus de lâAssemblĂ©e de Corse,
Mesdames et Messieurs les élus du Conseil exécutif de Corse,
Mesdames et Messieurs,
Cari cumpatriotti,
Les premiers mots de mon intervention seront pour se retourner encore sur la mandature écoulée.
Je souhaite, au seuil de mon propos, Ă©voquer celles et ceux qui en ont Ă©crit avec nous lâhistoire, et ne siĂ©geront plus ici lors de la mandature Ă venir.
Je pense dâabord, bien sĂ»r, Ă Jean Guy Talamoni.
Je salue lâhomme, le militant, lâĂ©lu â depuis 1992 â et bien sĂ»r le PrĂ©sident de lâAssemblĂ©e de Corse quâil a Ă©tĂ© de 2015 Ă 2021. Premier nationaliste, premier « Naziunale » Ă prĂ©sider cette AssemblĂ©e, il a donnĂ© Ă la fonction une dimension que chacun sâaccorde Ă reconnaĂźtre et Ă souligner. Jâai Ă©tĂ© heureux que nous travaillions ensemble au service de la Corse et espĂšre que lâavenir proche nous permettra dâaplanir les diffĂ©rends politiques qui ont inĂ©luctablement conduit Ă des dĂ©marches sĂ©parĂ©es.
Je pense Ă©galement Ă deux conseillers exĂ©cutifs avec lesquels jâai tissĂ© et continue dâavoir des rapports humains et politiques dâune qualitĂ© particuliĂšre, François Sargentini, PrĂ©sident de lâOffice de lâEnvironnement de la Corse, et Lionel Mortini, PrĂ©sident de lâOffice de DĂ©veloppement Agricole et Rural de la Corse. Leurs analyses et leur prĂ©sence, fussent-elles selon dâautres modalitĂ©s, continueront dâĂȘtre prĂ©cieuses pour la Corse et pour notre famille politique.
Je salue Ă©galement Fabienne Giovannini, conseillĂšre exĂ©cutive et PrĂ©sidente de lâAUE lors de la premiĂšre mandature 2015-2018 et ensuite PrĂ©sidente de lâOffice Public de lâHabitat de la Corse.
Fabienne, une militante exemplaire.
Je souhaite Ă©galement avoir une pensĂ©e amicale pour les conseillĂšres et conseillers territoriaux qui nâont pas Ă©tĂ© renouvelĂ©s dans leur mandat. Dâabord bien sĂ»r pour celles et ceux de lâancienne majoritĂ© territoriale, mais Ă©galement pour ceux de lâopposition.
Je souhaite Ă©galement, et avec la mĂȘme force, fĂ©liciter les nouveaux Ă©lus, fĂ©liciter leurs Ă©lectrices et Ă©lecteurs. Me rĂ©jouir que nombre de lâancienne majoritĂ© territoriale se retrouvent Ă nouveau dans cet hĂ©micycle et dire, bien sĂ»r, que nous aurons Ă continuer de travailler ensemble.
Enfin, mĂȘme sâils nâont pas franchi les seuils prĂ©vus par la Loi, les candidates et candidats qui nâont pas Ă©tĂ© Ă©lus ainsi que les Ă©lectrices et les Ă©lecteurs qui leur ont apportĂ© leurs suffrages mĂ©ritent, bien Ă©videmment, toute notre considĂ©ration et toute notre attention.
Enfin, et avant de clore le chapitre de la mandature prĂ©cĂ©dente, je souhaite du fond du cĆur remercier, bien sĂ»r, lâensemble des fonctionnaires et agents de la CollectivitĂ© de Corse avec lesquels jâai eu lâhonneur de travailler pendant les trois annĂ©es et demie Ă©coulĂ©es. Leur dire quâils mâont beaucoup appris, que je suis heureux Ă la perspective de continuer de travailler avec eux. Je voudrais adresser un salut particulier, bien sĂ»r, Ă celles et ceux auprĂšs desquels nous travaillons de façon rĂ©guliĂšre et constante, notamment bien sĂ»r le secrĂ©tariat, mon secrĂ©tariat, notamment bien sĂ»r, le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral de lâAssemblĂ©e de Corse sous lâautoritĂ© de Serges Tomi, le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du Conseil exĂ©cutif de Corse placĂ© sous lâautoritĂ© de Norbert Pancrazi. Remercier les deux DGS, Jean-Louis Santoni puis Marie-Christine Bernard-Gelabert pour tout ce quâils ont apportĂ© Ă lâinstitution, ainsi que lâensemble des DGA, directrices et directeurs qui ont travaillĂ© sous leur autoritĂ©.
Merci enfin, et du fond du cĆur, Ă mon cabinet, prĂ©sent jour et nuit.
Les unes et les autres de ces personnes ont contribué à faire vivre et rayonner notre institution.
Puisque cela a Ă©tĂ© fait tout Ă lâheure, je voudrais Ă©galement Ă©voquer la mĂ©moire de celles et ceux qui nous ont prĂ©cĂ©dĂ©s, notamment bien sĂ»r, cela a Ă©tĂ© dit, Prosper Alfonsi, Jean-Paul De Rocca Serra, dire Ă JosĂ© Rossi et Camille De Rocca Serra, Ă Jean Baggioni, Ă Ange Santini, Ă Paul Giacobbi et Ă toutes celles et tous ceux qui ont eu Ă exercer des responsabilitĂ©s avant eux, que mĂȘme si nous ne partageons pas les mĂȘmes idĂ©es, nous avons en commun, jâen suis certain, lâamour de la Corse.
Nous voici donc au seuil dâune nouvelle mandature.
Les annĂ©es, les mois et les semaines qui viennent de passer lâont confirmĂ©, la vie politique, la vie en gĂ©nĂ©ral, sont faites de moments de joies, de difficultĂ©s, de douleurs, dâespoirs renaissants, quelquefois de victoires, auxquelles succĂšdent inĂ©luctablement, quand il sâagit de dĂ©faites et de victoires, et lorsquâil sâagit de victoires, de nouvelles difficultĂ©s et des moments de doute.
Ainsi va le cycle de la vie.
Au moment oĂč, pour la troisiĂšme fois en six ans, je prends la parole devant votre AssemblĂ©e et devant les Corses prenant mes fonctions de PrĂ©sident du Conseil exĂ©cutif de Corse, je ressens des Ă©motions contrastĂ©es.
La joie, bien sûr.
LâĂ©motion, bien sĂ»r.
Mais également la gravité et la détermination.
La joie dâabord. Je souhaite remercier chaleureusement les colistiĂšres et colistiers de la liste « Fa populu inseme ». Celles et ceux qui sont aujourdâhui Ă©lus, et celles et ceux qui ne le sont pas, pour la force et la sincĂ©ritĂ© de leur engagement. Pour la dimension politique et humaine quâils ont insufflĂ©e Ă notre dĂ©marche commune.
Je veux remercier tout aussi chaleureusement les milliers de militantes et de militants qui, en Corse, comme dans la diaspora, se sont mobilisés, se sont engagés pour distribuer des tracts, coller des affiches, argumenter, débattre, convaincre au nom de la démarche « Fà Populu Inseme ».
Je veux remercier Mattea Lacave, ma directrice de campagne et, Ă travers elles, toutes les femmes Christine Colonna, Muriel Pantalacci et beaucoup dâautres que je ne peux pas citer, et tous les hommes qui se sont dĂ©pensĂ©s sans compter.
Il me faut souligner le rĂŽle extraordinaire tenu par la jeunesse dans cette Ă©lection et dans notre victoire. Des garçons et des filles dĂ©sormais reprĂ©sentĂ©s au sein de cette AssemblĂ©e, et demain plus encore, qui vont apporter jâen suis certain, Ă ce pays, leurs idĂ©es, leur regard, leur capacitĂ© dâinnovation, leur foi, leur optimisme, leur volontĂ©.
Vi vulemu ringraziĂ ma vi riguardemu, a sapete, cumu i nostri figlioli. Simu fieri e felici dâesse Ă u vostru lattu Ăš porghje a manu Ăš acumpagnavvi nantâa strada di a vita Ăš nantâa strada di a custruzione di stu paese.
Je veux enfin remercier les 55 548 électrices et électeurs qui, en femmes et en hommes libres ont choisi de porter leurs suffrages sur la liste « Fà Populu Inseme ».
Ce score Ă©lectoral massif - qui nâenlĂšve rien Ă la reprĂ©sentativitĂ© et Ă la lĂ©gitimitĂ© des autres courant politiques reprĂ©sentĂ©s dans cette AssemblĂ©e -, prolongĂ© dâune participation supĂ©rieure de plus de 25 points Ă la moyenne de la participation lors des Ă©lections rĂ©gionales françaises, donne Ă notre dĂ©marche une lĂ©gitimitĂ© incontestable. Elle crĂ©e aussi pour nous, majoritĂ© dâaujourdâhui, beaucoup plus de devoirs que de droits, et jây reviendrai.
Donc, la joie, bien sĂ»r. La joie de cette victoire Ă©lectorale, et la joie Ă©galement, me tournant vers vous Madame la PrĂ©sidente de lâAssemblĂ©e de Corse, de vous dire, Ă notre nom Ă toutes et Ă tous, et je crois pouvoir mâexprimer bien au-delĂ de celles et ceux qui ont votĂ© pour votre candidature, combien nous sommes fiers et heureux que vous soyez devenue aujourdâhui la premiĂšre femme PrĂ©sidente de lâAssemblĂ©e de Corse.
Vous devez cette consĂ©cration, Madame la PrĂ©sidente, Ă vos qualitĂ©s : dâabord vos qualitĂ©s humaines, notamment votre patience lĂ©gendaire, vos qualitĂ©s professionnelles, celles dâune universitaire passionnĂ©e et dâune chercheuse reconnue au plan international, celles enfin, dâabord insoupçonnĂ©es, de la femme politique que vous ĂȘtes devenue. Vous avez dĂ©montrĂ©, vous qui Ă©tiez initialement rĂ©tive, lors de nos Ă©changes, au principe de lâengagement Ă©lectif, votre pugnacitĂ©, votre clairvoyance, et votre force de conviction, particuliĂšrement lors de la crise du Covid lorsque vous avez dĂ©fendu les intĂ©rĂȘts du tourisme corse et de la Corse aux cĂŽtĂ©s des professionnels de lâĂźle, contre vents et marĂ©es.
Alors bien sûr, comme vous le dites souvent « un avemu micca da fà ne un cuncistoriu », ma quantunque.
Dans des sociétés, notamment méditerranéennes, qui restent souvent marquées, y compris inconsciemment, par le sexisme et le machisme, quel bonheur pour nous toutes et nous tous de voir une femme accéder à cette haute fonction !
Et quelle fiertĂ© que nous puissions ĂȘtre nous, nationalistes, en situation dâaccomplir ce geste historique, qui exprime avec toute la force dâun symbole puissant, notre volontĂ© de construire une sociĂ©tĂ© corse affranchie de toute forme dâaliĂ©nation, de sujĂ©tion, et de discrimination !
Quelle façon aussi, vous lâavez soulignĂ©, de renouer la chaĂźne des temps en nous inscrivant fiĂšrement dans lâhĂ©ritage paoliste dâune Corse qui, au XVIIIĂšme siĂšcle, su concevoir et appliquer la sĂ©paration des pouvoirs, la tolĂ©rance religieuse et, mĂȘme si de façon imparfaite, lâĂ©galitĂ© entre les sexes !
Madame la PrĂ©sidente de lâAssemblĂ©e de Corse, permettez-moi enfin, Ă titre plus personnel, de revenir un instant trente ans en arriĂšre ou un peu plus, lorsque vous meniez de front vos Ă©tudes et la fonction dâassistante parlementaire de Max Simeoni, premier nationaliste Ă ĂȘtre Ă©lu dĂ©putĂ© europĂ©en, qui est venu aujourdâhui, aux cĂŽtĂ©s de votre pĂšre, militant de la premiĂšre heure, assister Ă votre Ă©lection.
Tout cela est notre histoire, Ă la fois personnelle et collective, histoire qui sâest tout entiĂšre construite autour dâune promesse silencieuse mais solennelle mille fois renouvelĂ©e, autour dâune conviction qui nous a fait Ă toutes et Ă tous ici, surmonter tous les obstacles : nous aurons notre pays !
Au moment oĂč je prononce ces mots, ma joie se transforme inĂ©luctablement en Ă©motion. Je pense, une fois encore, Ă ces milliers de femmes et dâhommes qui, gĂ©nĂ©ration aprĂšs gĂ©nĂ©ration, ont cru en notre idĂ©al, y ont consacrĂ© leurs forces, y ont sacrifiĂ© leur vie de famille, leurs loisirs, leur libertĂ© et quelquefois leurs vies.
Je pense Ă celles et ceux qui ne sont plus lĂ , et Ă leurs familles, quâelles sachent, ces familles, que le sourire, la voix, le visage de celles et ceux qui se sont battus et qui ne sont plus lĂ sont entrĂ©s ici avec nous, et quâils y resteront Ă jamais.
Je pense aux prisonniers politiques, Pierre Alessandri, Alain Ferrandi, Yvan Colonna, qui doivent se voir appliquer la rÚgle de droit, application qui conduira sans délais à leur rapprochement puis à leur libération.
Je pense Ă toutes les victimes, dâun camp ou de lâautre, dâun conflit qui a durĂ© cinquante ans, et aussi Ă leurs familles, pour lesquelles doit venir le temps de lâapaisement, et, nous nous y consacrerons, de la rĂ©conciliation.
Le conflit doit cesser.
Les conditions sont aujourdâhui rĂ©unies pour construire une solution politique nĂ©gociĂ©e, respectueuse des intĂ©rĂȘts essentiels de chacune des parties.
Et lorsque je pense Ă ceux-lĂ , le moment nâest plus Ă la joie, le moment nâest plus Ă lâĂ©motion. Il est Ă la gravitĂ©.
Je me tourne vers vous, Ă©lus de la majoritĂ©, je me tourne vers vous, Ă©lus nationalistes, qui nâĂȘtes pas aujourdâhui dans la majoritĂ© mais avez, je pense et je lâespĂšre, vocation Ă la construire avec nous rapidement. Et je me tourne enfin vers vous, Ă©lus de lâopposition et qui probablement le resterez.
Notre responsabilité commune est immense.
La Corse est, nous le savons, à la croisée des chemins.
Nous en avons dressé ensemble le constat implacable, notamment pendant la campagne électorale :
Mesdames et Messieurs les Ă©lus de lâAssemblĂ©e de Corse,
Mesdames et Messieurs les élus du Conseil exécutif de Corse,
Mesdames et Messieurs,
Cari cumpatriotti,
Les premiers mots de mon intervention seront pour se retourner encore sur la mandature écoulée.
Je souhaite, au seuil de mon propos, Ă©voquer celles et ceux qui en ont Ă©crit avec nous lâhistoire, et ne siĂ©geront plus ici lors de la mandature Ă venir.
Je pense dâabord, bien sĂ»r, Ă Jean Guy Talamoni.
Je salue lâhomme, le militant, lâĂ©lu â depuis 1992 â et bien sĂ»r le PrĂ©sident de lâAssemblĂ©e de Corse quâil a Ă©tĂ© de 2015 Ă 2021. Premier nationaliste, premier « Naziunale » Ă prĂ©sider cette AssemblĂ©e, il a donnĂ© Ă la fonction une dimension que chacun sâaccorde Ă reconnaĂźtre et Ă souligner. Jâai Ă©tĂ© heureux que nous travaillions ensemble au service de la Corse et espĂšre que lâavenir proche nous permettra dâaplanir les diffĂ©rends politiques qui ont inĂ©luctablement conduit Ă des dĂ©marches sĂ©parĂ©es.
Je pense Ă©galement Ă deux conseillers exĂ©cutifs avec lesquels jâai tissĂ© et continue dâavoir des rapports humains et politiques dâune qualitĂ© particuliĂšre, François Sargentini, PrĂ©sident de lâOffice de lâEnvironnement de la Corse, et Lionel Mortini, PrĂ©sident de lâOffice de DĂ©veloppement Agricole et Rural de la Corse. Leurs analyses et leur prĂ©sence, fussent-elles selon dâautres modalitĂ©s, continueront dâĂȘtre prĂ©cieuses pour la Corse et pour notre famille politique.
Je salue Ă©galement Fabienne Giovannini, conseillĂšre exĂ©cutive et PrĂ©sidente de lâAUE lors de la premiĂšre mandature 2015-2018 et ensuite PrĂ©sidente de lâOffice Public de lâHabitat de la Corse.
Fabienne, une militante exemplaire.
Je souhaite Ă©galement avoir une pensĂ©e amicale pour les conseillĂšres et conseillers territoriaux qui nâont pas Ă©tĂ© renouvelĂ©s dans leur mandat. Dâabord bien sĂ»r pour celles et ceux de lâancienne majoritĂ© territoriale, mais Ă©galement pour ceux de lâopposition.
Je souhaite Ă©galement, et avec la mĂȘme force, fĂ©liciter les nouveaux Ă©lus, fĂ©liciter leurs Ă©lectrices et Ă©lecteurs. Me rĂ©jouir que nombre de lâancienne majoritĂ© territoriale se retrouvent Ă nouveau dans cet hĂ©micycle et dire, bien sĂ»r, que nous aurons Ă continuer de travailler ensemble.
Enfin, mĂȘme sâils nâont pas franchi les seuils prĂ©vus par la Loi, les candidates et candidats qui nâont pas Ă©tĂ© Ă©lus ainsi que les Ă©lectrices et les Ă©lecteurs qui leur ont apportĂ© leurs suffrages mĂ©ritent, bien Ă©videmment, toute notre considĂ©ration et toute notre attention.
Enfin, et avant de clore le chapitre de la mandature prĂ©cĂ©dente, je souhaite du fond du cĆur remercier, bien sĂ»r, lâensemble des fonctionnaires et agents de la CollectivitĂ© de Corse avec lesquels jâai eu lâhonneur de travailler pendant les trois annĂ©es et demie Ă©coulĂ©es. Leur dire quâils mâont beaucoup appris, que je suis heureux Ă la perspective de continuer de travailler avec eux. Je voudrais adresser un salut particulier, bien sĂ»r, Ă celles et ceux auprĂšs desquels nous travaillons de façon rĂ©guliĂšre et constante, notamment bien sĂ»r le secrĂ©tariat, mon secrĂ©tariat, notamment bien sĂ»r, le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral de lâAssemblĂ©e de Corse sous lâautoritĂ© de Serges Tomi, le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du Conseil exĂ©cutif de Corse placĂ© sous lâautoritĂ© de Norbert Pancrazi. Remercier les deux DGS, Jean-Louis Santoni puis Marie-Christine Bernard-Gelabert pour tout ce quâils ont apportĂ© Ă lâinstitution, ainsi que lâensemble des DGA, directrices et directeurs qui ont travaillĂ© sous leur autoritĂ©.
Merci enfin, et du fond du cĆur, Ă mon cabinet, prĂ©sent jour et nuit.
Les unes et les autres de ces personnes ont contribué à faire vivre et rayonner notre institution.
Puisque cela a Ă©tĂ© fait tout Ă lâheure, je voudrais Ă©galement Ă©voquer la mĂ©moire de celles et ceux qui nous ont prĂ©cĂ©dĂ©s, notamment bien sĂ»r, cela a Ă©tĂ© dit, Prosper Alfonsi, Jean-Paul De Rocca Serra, dire Ă JosĂ© Rossi et Camille De Rocca Serra, Ă Jean Baggioni, Ă Ange Santini, Ă Paul Giacobbi et Ă toutes celles et tous ceux qui ont eu Ă exercer des responsabilitĂ©s avant eux, que mĂȘme si nous ne partageons pas les mĂȘmes idĂ©es, nous avons en commun, jâen suis certain, lâamour de la Corse.
Nous voici donc au seuil dâune nouvelle mandature.
Les annĂ©es, les mois et les semaines qui viennent de passer lâont confirmĂ©, la vie politique, la vie en gĂ©nĂ©ral, sont faites de moments de joies, de difficultĂ©s, de douleurs, dâespoirs renaissants, quelquefois de victoires, auxquelles succĂšdent inĂ©luctablement, quand il sâagit de dĂ©faites et de victoires, et lorsquâil sâagit de victoires, de nouvelles difficultĂ©s et des moments de doute.
Ainsi va le cycle de la vie.
Au moment oĂč, pour la troisiĂšme fois en six ans, je prends la parole devant votre AssemblĂ©e et devant les Corses prenant mes fonctions de PrĂ©sident du Conseil exĂ©cutif de Corse, je ressens des Ă©motions contrastĂ©es.
La joie, bien sûr.
LâĂ©motion, bien sĂ»r.
Mais également la gravité et la détermination.
La joie dâabord. Je souhaite remercier chaleureusement les colistiĂšres et colistiers de la liste « Fa populu inseme ». Celles et ceux qui sont aujourdâhui Ă©lus, et celles et ceux qui ne le sont pas, pour la force et la sincĂ©ritĂ© de leur engagement. Pour la dimension politique et humaine quâils ont insufflĂ©e Ă notre dĂ©marche commune.
Je veux remercier tout aussi chaleureusement les milliers de militantes et de militants qui, en Corse, comme dans la diaspora, se sont mobilisés, se sont engagés pour distribuer des tracts, coller des affiches, argumenter, débattre, convaincre au nom de la démarche « Fà Populu Inseme ».
Je veux remercier Mattea Lacave, ma directrice de campagne et, Ă travers elles, toutes les femmes Christine Colonna, Muriel Pantalacci et beaucoup dâautres que je ne peux pas citer, et tous les hommes qui se sont dĂ©pensĂ©s sans compter.
Il me faut souligner le rĂŽle extraordinaire tenu par la jeunesse dans cette Ă©lection et dans notre victoire. Des garçons et des filles dĂ©sormais reprĂ©sentĂ©s au sein de cette AssemblĂ©e, et demain plus encore, qui vont apporter jâen suis certain, Ă ce pays, leurs idĂ©es, leur regard, leur capacitĂ© dâinnovation, leur foi, leur optimisme, leur volontĂ©.
Vi vulemu ringraziĂ ma vi riguardemu, a sapete, cumu i nostri figlioli. Simu fieri e felici dâesse Ă u vostru lattu Ăš porghje a manu Ăš acumpagnavvi nantâa strada di a vita Ăš nantâa strada di a custruzione di stu paese.
Je veux enfin remercier les 55 548 électrices et électeurs qui, en femmes et en hommes libres ont choisi de porter leurs suffrages sur la liste « Fà Populu Inseme ».
Ce score Ă©lectoral massif - qui nâenlĂšve rien Ă la reprĂ©sentativitĂ© et Ă la lĂ©gitimitĂ© des autres courant politiques reprĂ©sentĂ©s dans cette AssemblĂ©e -, prolongĂ© dâune participation supĂ©rieure de plus de 25 points Ă la moyenne de la participation lors des Ă©lections rĂ©gionales françaises, donne Ă notre dĂ©marche une lĂ©gitimitĂ© incontestable. Elle crĂ©e aussi pour nous, majoritĂ© dâaujourdâhui, beaucoup plus de devoirs que de droits, et jây reviendrai.
Donc, la joie, bien sĂ»r. La joie de cette victoire Ă©lectorale, et la joie Ă©galement, me tournant vers vous Madame la PrĂ©sidente de lâAssemblĂ©e de Corse, de vous dire, Ă notre nom Ă toutes et Ă tous, et je crois pouvoir mâexprimer bien au-delĂ de celles et ceux qui ont votĂ© pour votre candidature, combien nous sommes fiers et heureux que vous soyez devenue aujourdâhui la premiĂšre femme PrĂ©sidente de lâAssemblĂ©e de Corse.
Vous devez cette consĂ©cration, Madame la PrĂ©sidente, Ă vos qualitĂ©s : dâabord vos qualitĂ©s humaines, notamment votre patience lĂ©gendaire, vos qualitĂ©s professionnelles, celles dâune universitaire passionnĂ©e et dâune chercheuse reconnue au plan international, celles enfin, dâabord insoupçonnĂ©es, de la femme politique que vous ĂȘtes devenue. Vous avez dĂ©montrĂ©, vous qui Ă©tiez initialement rĂ©tive, lors de nos Ă©changes, au principe de lâengagement Ă©lectif, votre pugnacitĂ©, votre clairvoyance, et votre force de conviction, particuliĂšrement lors de la crise du Covid lorsque vous avez dĂ©fendu les intĂ©rĂȘts du tourisme corse et de la Corse aux cĂŽtĂ©s des professionnels de lâĂźle, contre vents et marĂ©es.
Alors bien sûr, comme vous le dites souvent « un avemu micca da fà ne un cuncistoriu », ma quantunque.
Dans des sociétés, notamment méditerranéennes, qui restent souvent marquées, y compris inconsciemment, par le sexisme et le machisme, quel bonheur pour nous toutes et nous tous de voir une femme accéder à cette haute fonction !
Et quelle fiertĂ© que nous puissions ĂȘtre nous, nationalistes, en situation dâaccomplir ce geste historique, qui exprime avec toute la force dâun symbole puissant, notre volontĂ© de construire une sociĂ©tĂ© corse affranchie de toute forme dâaliĂ©nation, de sujĂ©tion, et de discrimination !
Quelle façon aussi, vous lâavez soulignĂ©, de renouer la chaĂźne des temps en nous inscrivant fiĂšrement dans lâhĂ©ritage paoliste dâune Corse qui, au XVIIIĂšme siĂšcle, su concevoir et appliquer la sĂ©paration des pouvoirs, la tolĂ©rance religieuse et, mĂȘme si de façon imparfaite, lâĂ©galitĂ© entre les sexes !
Madame la PrĂ©sidente de lâAssemblĂ©e de Corse, permettez-moi enfin, Ă titre plus personnel, de revenir un instant trente ans en arriĂšre ou un peu plus, lorsque vous meniez de front vos Ă©tudes et la fonction dâassistante parlementaire de Max Simeoni, premier nationaliste Ă ĂȘtre Ă©lu dĂ©putĂ© europĂ©en, qui est venu aujourdâhui, aux cĂŽtĂ©s de votre pĂšre, militant de la premiĂšre heure, assister Ă votre Ă©lection.
Tout cela est notre histoire, Ă la fois personnelle et collective, histoire qui sâest tout entiĂšre construite autour dâune promesse silencieuse mais solennelle mille fois renouvelĂ©e, autour dâune conviction qui nous a fait Ă toutes et Ă tous ici, surmonter tous les obstacles : nous aurons notre pays !
Au moment oĂč je prononce ces mots, ma joie se transforme inĂ©luctablement en Ă©motion. Je pense, une fois encore, Ă ces milliers de femmes et dâhommes qui, gĂ©nĂ©ration aprĂšs gĂ©nĂ©ration, ont cru en notre idĂ©al, y ont consacrĂ© leurs forces, y ont sacrifiĂ© leur vie de famille, leurs loisirs, leur libertĂ© et quelquefois leurs vies.
Je pense Ă celles et ceux qui ne sont plus lĂ , et Ă leurs familles, quâelles sachent, ces familles, que le sourire, la voix, le visage de celles et ceux qui se sont battus et qui ne sont plus lĂ sont entrĂ©s ici avec nous, et quâils y resteront Ă jamais.
Je pense aux prisonniers politiques, Pierre Alessandri, Alain Ferrandi, Yvan Colonna, qui doivent se voir appliquer la rÚgle de droit, application qui conduira sans délais à leur rapprochement puis à leur libération.
Je pense Ă toutes les victimes, dâun camp ou de lâautre, dâun conflit qui a durĂ© cinquante ans, et aussi Ă leurs familles, pour lesquelles doit venir le temps de lâapaisement, et, nous nous y consacrerons, de la rĂ©conciliation.
Le conflit doit cesser.
Les conditions sont aujourdâhui rĂ©unies pour construire une solution politique nĂ©gociĂ©e, respectueuse des intĂ©rĂȘts essentiels de chacune des parties.
Et lorsque je pense Ă ceux-lĂ , le moment nâest plus Ă la joie, le moment nâest plus Ă lâĂ©motion. Il est Ă la gravitĂ©.
Je me tourne vers vous, Ă©lus de la majoritĂ©, je me tourne vers vous, Ă©lus nationalistes, qui nâĂȘtes pas aujourdâhui dans la majoritĂ© mais avez, je pense et je lâespĂšre, vocation Ă la construire avec nous rapidement. Et je me tourne enfin vers vous, Ă©lus de lâopposition et qui probablement le resterez.
Notre responsabilité commune est immense.
La Corse est, nous le savons, à la croisée des chemins.
Nous en avons dressé ensemble le constat implacable, notamment pendant la campagne électorale :
- Urgence sociale,
- Urgence Ă©conomique,
- Urgence environnementale,
- Urgence sociĂ©tale avec un peuple corse qui a besoin de repĂšres, de sens, une jeunesse qui demande Ă ĂȘtre rassurĂ©e sur son avenir, avec des mĂ©canismes puissants qui menacent la cohĂ©sion de notre sociĂ©tĂ© : la spĂ©culation ; la dĂ©possession ; la force de lâargent ; les logiques de bandes et de factions qui prĂ©tendent sâimposer au dĂ©triment de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.
GravitĂ© parce que nous savons tout cela mais gravitĂ© aussi parce que nous savons que nous avons les moyens dâinflĂ©chir les choses. Nous avons lâimpĂ©rieuse obligation dâinflĂ©chir le cours des choses. Et les corses, par leur vote, nous ont donnĂ© mandat de le faire. Nous allons le faire et nous ne souhaitons pas le faire seuls.
Je cherche des yeux mon confrĂšre et ami le bĂątonnier Seatelli qui tout Ă lâheure mâinvitait Ă ne pas me laisser gagner par lâivresse des cimes.
Monsieur le bĂątonnier, cher confrĂšre, cher Jean-Louis, il nây a ni ivresse des cimes, ni ivresse du pouvoir ni, et encore moins, volontĂ© de lâexercer seul.
La majoritĂ© territoriale actuelle entend se conformer strictement aux engagements quâelle a pris devant les corses. Elle entend respecter strictement le mandat qui lui a Ă©tĂ© confiĂ© par les corses.
Ce mandant est clair en termes de valeurs, en termes de projets, en termes de mĂ©thode, en termes dâobjectifs.
Nous sommes convaincus que nous ne sommes pas les seuls, et singuliÚrement chez les nationalistes, à partager ou à vouloir partager les valeurs, le projet, la méthode et les objectifs.
Nous lâavions dit avant le premier tour, lâoffre politique que nous faisons reste ouverte et nous avons vocation Ă la construire avec lâensemble des nationalistes, le plus vite possible. Câest notre devoir partagĂ©. Câest notre responsabilitĂ© commune.
Au-delĂ des 41% et de la majoritĂ© absolue qui a Ă©tĂ© accordĂ©e par les corses à « FĂ Populu Inseme », nous devons ensemble regarder Ă©galement ce score de 70% ou presque des Ă©lectrices et Ă©lecteurs qui se sont clairement prononcĂ©s en faveur de listes se revendiquant de lâidĂ©e nationale.
Il ne pouvait pas y avoir, vous le savez, de rafistolage.
Il ne pouvait pas y avoir, vous le savez, de silence ou dâomissions sur les difficultĂ©s qui persistent et que nous devons traiter.
Il ne pouvait pas y avoir, vous le savez, dâaccommodement avec un certain nombre de principes que nous considĂ©rons essentiels.
Voyons-nous. Echangeons, parlons et construisons parce que nous le devons Ă la Corse et nous le devons au peuple corse.
Lâurgence de la situation et sa complexitĂ© nous imposent Ă©galement, Ă nous, majoritĂ© territoriale, de nous adresser Ă lâensemble des forces de progrĂšs et Ă lâensemble des forces vives de ce pays. Nous pouvons, jâen suis certain, construire des convergences extrĂȘmement larges dans tous les domaines pour gĂ©nĂ©rer lâespoir, pour inventer et mettre en Ćuvre des solutions dans tous les domaines, y compris ceux du quotidien, y compris ceux dans lesquels les corses attendent que dans les semaines et les mois Ă venir, nous apportions des rĂ©ponses efficaces.
VoilĂ donc le premier volet de lâaction que nous proposerons dans les semaines Ă venir.
Le deuxiĂšme concerne le fonctionnement de nos institutions.
Je lâai dit tout Ă lâheure, la majoritĂ© absolue gĂ©nĂšre beaucoup plus de devoirs que de droits. Ce nâest pas la majoritĂ© absolue qui nous a empĂȘchĂ©s de nous rapprocher au deuxiĂšme tour ou au troisiĂšme tour aujourdâhui.
La majoritĂ© aurait-elle Ă©tĂ© relative, la situation aurait Ă©tĂ© la mĂȘme. Nous avons un certain nombre de problĂšmes de fond Ă traiter avec les autres forces nationalistes. DĂšs que ces problĂšmes auront Ă©tĂ© traitĂ©s y compris publiquement, nous pourrons et nous devrons converger.
Mais il nâempĂȘche que cette situation aujourdâhui est une situation insatisfaisante. Insatisfaisante parce que lâon ne change pas un pays, on nâengage pas un pays sur le chemin de lâĂ©mancipation uniquement avec 41% des voix.
Notre responsabilitĂ© Ă nous, majoritĂ© territoriale est de construire bien au-delĂ et elle est aussi de permettre Ă cette institution, la CollectivitĂ© de Corse, Ă cette AssemblĂ©e qui est le cĆur battant de notre dĂ©mocratie, de fonctionner pleinement.
Je vous fais, Ă cette fin, et je les formaliserai dans les jours et les semaines Ă venir, en concertation avec la PrĂ©sidente de lâAssemblĂ©e de Corse et les groupes de lâAssemblĂ©e de Corse, quatre propositions, quatre axes de travail :
- PremiĂšrement, renforcer la complĂ©mentaritĂ© entre le Conseil exĂ©cutif et lâAssemblĂ©e de Corse. Les textes le disent : nos prĂ©rogatives et nos compĂ©tences respectives sont fixĂ©es. Le Conseil exĂ©cutif prĂ©pare, propose, exĂ©cute et applique ; lâAssemblĂ©e de Corse dĂ©libĂšre, autorise et contrĂŽle.
Dans le cadre de ces prĂ©rogatives, nous pouvons et devons inventer de nouvelles façons de travailler qui permettront une articulation beaucoup plus forte entre lâaction du Conseil exĂ©cutif et lâaction de lâAssemblĂ©e de Corse passant notamment par une confĂ©rence de coordination rĂ©guliĂšrement convoquĂ©e qui permettra au Conseil exĂ©cutif et Ă la diversitĂ© de ses composantes, de suivre au quotidien lâĂ©volution des grands dossiers.
- DeuxiĂšme catĂ©gorie de propositions : renforcer les droits et prĂ©rogatives de lâopposition ou des forces politiques qui ne soutiennent pas la majoritĂ©, il y a une nuance.
Dâabord et de façon Ă©vidente, dans les jours Ă venir et avant la session du 22 juillet, nous proposerons Ă nouveau, cela Ă©tĂ© fait en amont de la session dâaujourdâhui, que les diffĂ©rents groupes : PNC, Corsica Libera, Core in fronte, groupes aux sensibilitĂ©s nationalistes reprĂ©sentĂ©es, lâopposition, la liste « Un sofiu novu », prennent la tĂȘte de commissions, au moins une commission chacune. Nous en discuterons. Et puis trĂšs vite nous proposerons que le droit dâinitiative reconnu Ă celles et ceux qui ne sont pas dans la majoritĂ© territoriale soit consacrĂ© (le systĂšme de niches parlementaires) qui fonctionne notamment Ă lâAssemblĂ©e nationale et qui permettra, y compris Ă celles et ceux qui ne sont pas dans la majoritĂ©, Ă titre transitoire ou dĂ©finitif, de faire des propositions dâĂ©volution dans les dĂ©libĂ©rations Ă mettre en Ćuvre.
- TroisiĂšme niveau et troisiĂšme axe : associer pleinement les instances consultatives : le CESEC dont je salue la PrĂ©sidente Marie-Jeanne Nicole prĂ©sente dans les travĂ©es ; la Chambre des Territoires qui reprĂ©sente les communes et intercommunalitĂ©s et territoires dont nous espĂ©rons que les prĂ©rogatives seront prochainement renforcĂ©es ; lâAssemblea di a GhjuventĂč qui trouvera dans les jeunes qui sont aujourdâhui installĂ©s Ă lâAssemblĂ©e de Corse, des relais naturels et puis, bien sĂ»r, le comitĂ© dâĂ©valuation des politiques publiques.
On me fait remarquer obligeamment, et je vous en remercie, que je nâai pas citĂ© Dominique Bucchini. Il aura compris, Dominique, jâespĂšre quâil nous Ă©coute et sa famille avec lui, quâil sâagit dâun oubli dĂ» Ă lâĂ©motion tant nous avons avec lui et grĂące Ă lui, PrĂ©sident de lâAssemblĂ©e de Corse, partagĂ© des moments dâune densitĂ© et dâune richesse inĂ©galĂ©es.
Premier axe donc : lâĂ©quilibre entre le Conseil exĂ©cutif et lâAssemblĂ©e de Corse ; la concertation entre ces deux organes.
DeuxiĂšme axe : renforcement des droits et prĂ©rogatives des forces politiques reprĂ©sentĂ©es dans lâAssemblĂ©e, en soutenant pas la majoritĂ©.
TroisiĂšme axe : lâassociation pleine et entiĂšre des instances consultatives.
- QuatriĂšme axe : sortir de cette AssemblĂ©e. Nous lâavons dit toutes et tous. Câest le jeu et lâapplication de la loi Ă©lectorale qui le veulent. Les forces politiques significatives prĂ©sentes au premier tour nâont pas pu se prĂ©senter. Câest regrettable, câest un dĂ©ficit dĂ©mocratique et au moment oĂč nous nous engageons ensemble dans une mandature essentielle, il est Ă mon avis indispensable que ces forces puissent participer de façon Ă©troite Ă tous nos dĂ©bats. Je proposerai donc une confĂ©rence politique, une instance dont nous aurons Ă dĂ©finir ensemble les contours qui nous permettrons dâimpliquer ces forces politiques non reprĂ©sentĂ©es au sein de lâAssemblĂ©e de Corse et dâimpliquer Ă©galement lâensemble des forces vives et les citoyens.
Premier axe : la vision politique,
DeuxiÚme axe : la respiration démocratique de notre institution,
TroisiĂšme axe : renforcer cette institution.
Je salue à nouveau les 5000 femmes et hommes qui font vivre la Collectivité de Corse et les Agences et Offices. Ensemble, nous avons déjà beaucoup fait.
Cette mandature sera consacrée au renforcement de la Collectivité de Corse, à sa transformation en institution de missions propres à faire rentrer la Corse dans le XXIÚme siÚcle.
Nous veillerons Ă©galement Ă dĂ©cliner dans toutes ses dimensions la logique de proximitĂ© dont nous savons les uns et les autres quâelle est rĂ©clamĂ©e avec force par les maires, par les Ă©lus intercommunaux, par les territoires, par les acteurs.
Il nous faudra enfin rĂ©ussir, dans les mois Ă venir, lâintĂ©gration de la Chambre de Commerce et dâIndustrie ainsi que de la Chambre des MĂ©tiers et de lâArtisanat dont je salue les PrĂ©sidents aujourdâhui prĂ©sents.
Intégrer, réussir le rattachement de ces établissements publics avec la dimension sociale indispensable pour leur personnel.
Enfin, nous engagerons, en concertation avec les organisations syndicales, une rĂ©flexion sur lâĂ©volution des agences et offices.
La mise en Ćuvre du projet mĂ©rite des mesures fortes, des mesures rapides, des mesures qui permettront, Ă lâhorizon des cent jours de la mandature, dâentrevoir des changements profonds dans tous les domaines que nous avons identifiĂ©s ensemble comme prioritaires.
Reste enfin une derniĂšre dimension, câest celle de la discussion avec lâEtat. Cette discussion doit, Ă mon sens, comporter deux volets.
Il en est un extrĂȘmement opĂ©rationnel sur lequel nous nâavons pas eu jusquâĂ aujourdâhui de rĂ©ponse satisfaisante.
La période 2021-2027 verra appliquer le PTIC, la fin du PEI, le CPER, les fonds européens.
Nous connaissons les insuffisances du PTIC en volumes financiers, comme en répartition des opérations à financer.
Nous connaissons les insuffisances du CPER.
Nous savons que nous avons besoin de discuter Ă Bruxelles pour obtenir la prise en compte de la clause dâinsularitĂ© pour obtenir par exemple, une politique agricole commune propre Ă renforcer lâagriculture de production que nous appelons tous de nos vĆux.
Ces échanges seront décisifs.
Ils se cristalliseront dans les prochains mois.
Nous proposerons dâaller ensemble Ă Paris et Ă Bruxelles, dans tous les domaines, pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts supĂ©rieurs de la Corse et des corses.
Reste enfin le dernier point. Câest celui de la solution politique quâil faut dĂ©sormais obtenir sans dĂ©lai.
La situation actuelle ne peut pas rester en lâĂ©tat.
Elle nâest pas digne du grand Etat dĂ©mocratique quâest la France ou quâelle revendique ĂȘtre.
Il nâexiste pas de pays dĂ©mocratique dans lâUnion europĂ©enne qui refuse dâengager le dialogue avec un peuple, un territoire, une institution qui, Ă trois reprises, pour ne parler que des Ă©lections territoriales, en 2015 avec 35% des suffrages, en 2017 avec 56% des suffrages, en 2021 avec 69% des suffrages, un peuple ou des institutions qui demandent Ă discuter.
Que demandons-nous ?
Demandons-nous des choses insensées, demandons-nous des choses excessives ?
Nous demandons le droit. Nous demandons la justice, lâĂ©quitĂ©.
Au plan institutionnel, le statut dâautonomie de plein droit et de plein exercice qui nâest pas lâindĂ©pendance et tout le monde le sait, y compris Ă Paris, est le droit commun de lâensemble des Iles de lâUnion europĂ©enne et particuliĂšrement des Iles de MĂ©diterranĂ©e.
Comment lâEtat, le PrĂ©sident de la RĂ©publique pourraient-ils continuer Ă refuser dâouvrir une nĂ©gociation sĂ©rieuse avec un calendrier, une procĂ©dure dâĂ©valuation, un transfert progressif de compĂ©tences ? Tout sâintĂ©grant dans une vision globale de la solution politique Ă mettre en Ćuvre qui rĂ©intĂšgre la question corse dans sa dimension historique, symbolique, humaine et politique. Cela doit ĂȘtre fait et cela doit ĂȘtre fait au plus vite.
A vittoria eletturale di a dumenica scorsa, lâemu scritta Ă lâinchjostru di ciĂČ chĂš no simu. Un populu.
Un populu arrittu, serenu Ăš determinatu perchĂš a sĂ , stu Populu, chĂŹ a ragiĂČ, a ghjustizia, u sensu di a storia, a brama di demucrazia, i si porta in pettu Ăš chĂŹ nimu Ăš nunda lâhĂ da parĂ .
Da lâochju di a surgente, sinâĂ a foce di e nostre coste, issa vittoria, lâemu scritta cĂč e lacrime di pena, di tante stonde amare.
Lâemu scritta dinĂč cĂč e lacrime di gioia, quelle di e nostre speranze quelle di u nostru ideale châinfine cuminceranu a diventa realitĂ .
IĂš, di sti strazi, di sti strapazzi, di ste lacrime nâemu fattu un fiume dâacqua linda, chĂŹ sâhĂš paratu i nostri dubbiti, e nostre difficultĂ , i nostri guai, e nostre angoscie.
Un fiume chi sĂ da induvâellu vene, Ăš chi sĂ dino induvâellu vĂ .
Stu fiume, sta piene un anu da stanciĂ . Anu da inzippisce torna perchĂš ci un câĂš piu calmu, piĂč serenu Ăš piĂč assicurata chĂš lâacqua quandâella corre in u so solcu.
Dice a saviezza populare chĂŹ âlâacqua cheta sfonda e ribbeâ.
Ă oghje, piĂč chĂš mai, simu cheti perchĂš simu sereni, cuscenti di u nostru passatu, certi di u nostru avvene, cuscenti di i nostri diritti, cuscenti di e nostre forze.
Sapemu chĂŹ stu fiume chĂŹ hĂ cuminciatu a movesi sfunderĂ e ribbe di lâinghjustizia Ăš di a negazione dâun populu in i so diritti i piĂč legittimi, in u so dirittu Ă a vita.
U frombu di issu fiume, châellu sia intesu in Parigi.
Châellu capisca u Statu, chĂŹ Ăčn scaglieremu micca, Ăš chĂŹ sâhĂ da rinfurza, sapemu induvâĂš no vulemu andĂ , chĂŹ un vulemu micca cunflitu, micca rumpitura. Vulemu a pace. Vulemu lâautunumĂŹa. Vulemu chĂŹ nostri prigiuneri turnissinu in casa sĂČia. Vulemu pĂš sta ghjuventĂč suminĂ un avvene di gioiĂ Ăš di sperenza.
IĂš, simu un populu. IĂš, simu arritti. IĂš, simu vivi. IĂš, simu pronti hĂ sumina lâavvene. Un avvene di pacĂš, di sviluppu Ăš di fratellanza.
Evviva u populu corsu !
Evviva a Nazione !
Evviva a Corsica !
Evviva a DimucrazĂŹa !