22 corsu Grandval in Aiacciu


Aiacciu : Une station d’hiver climatique

Le célèbre Docteur Donné, persuadé de l’influence du climat d’Aiacciu sur la santé fragile de son épouse, vanta ses bienfaits dans « le journal des débats » en 1852. Quelques années plus tard, des médecins comme Bennet, Ribton et Biermann confirmèrent ses propos, puis le Docteur de Napoléon III, publia l’ouvrage La Corse et la station d’Aiacciu.
Ainsi commença la renommée d’Aiacciu, où la douceur du climat attira de nombreux touristes, curieux de découvrir ce climat tant convoité.

Développement du quartier des étrangers dès 1868

Le quartier des étrangers se développe sous l’impulsion de personnalités telles que le Comte Bacciochi. Il jeta les bases du projet de station d’hiver en lançant dès 1862 la construction de quatre cottages. Il obtint du Gouvernement une liaison maritime entre Nice et Aiacciu. Par la suite, la célèbre ressortissante anglaise Miss Thomasina Campbell publia en 1868 ses "Notes sur l'île de Corse" que l'on peut considérer comme l'un des premiers ouvrages touristiques sur Aiacciu.
Il aura fallu attendre 1877, pour que le préfet Grandval approuve la création de l’association "Aiacciu, station d’hiver" à l’initiative de notables comme le Docteur Frasseto, le banquier Lanzi, l’architecte Maglioli, le major anglais Murray ou encore le libraire Rocca-Tartarini. L’association deviendra syndicat d’initiative en 1904.

Le Grand Hôtel d’Aiacciu et Continental

Édifié entre 1894 et 1896 par l’architecte Barthelemy Maglioli sur l’artère ouverte pour relier la Place du Diamant au Casone. C’est au comte François-Xavier Forcioli-Conti que l’on doit la construction du Grand Hôtel au centre d’un parc de 12 000 m². Le Grand Hôtel dispose de 100 chambres et salons luxueux dignes à l’époque du Winter Palace de Menton, du Ritz de Paris mais aussi de plusieurs autres palaces européens.
Ce palais moderne de la ville représente un vaste rectangle allongé, avec une architecture riche, rehaussé de loggias, de motifs variés tels que des fleurs et guirlandes.

Au milieu des années 1970, l’hôtel ferma ses portes pour ne plus jamais les ouvrir au public. L’année 1979 signa la fin de l’histoire hôtelière du bâtiment. L’ensemble du mobilier, jusqu’à la vaisselle, fut vendu aux enchères cette année-là.

L’Hôtel de la Collectivité de Corse

L'Assemblée de Corse décide en 1983 de faire d'Aiacciu la capitale régionale et d’y édifier un bâtiment neuf.  Dans l'attente, afin de répondre aux exigences de l’administration territoriale, le "Grand Hôtel" alors propriété de la famille Raccat est loué ainsi que l’hôtel Tamaco.
En 1984, Jean-Paul de Rocca Serra, alors Président de l’Assemblée de Corse souhaite que la Région puisse s’installer dans un immeuble lui appartenant. En 1988, l'adoption par l’Assemblée de Corse d'une délibération relative à "l’implantation du siège de la Région" ouvre la voie à l’acquisition des bâtiments et du parc qui se déroulera en deux temps. Un projet architectural destiné à regrouper les services par la création de bâtiments est mis en œuvre.
De 1992 à 1996, la première phase d’extension est réalisée avec la création d’un bâtiment situé à l’arrière de l’ancien "Grand Hôtel", devant recevoir notamment les services administratifs, et la conception de la nouvelle salle des délibérations.
Quant aux anciens bâtiments, ils abriteront les cabinets des Présidents du Conseil exécutif de Corse et de l’Assemblée de Corse ainsi que les bureaux des groupes politiques.

La salle des délibérations

La salle des délibérations est l’élément architectural le plus remarquable de l’extension. Pour ses architectes, "il nous fallait maintenir un équilibre général entre quatre composantes : les tribunes des deux présidences - Assemblée et Conseil exécutif -, les travées réservées aux conseillers et les places offertes à la presse, aux invités et au public au 1er étage. C’est ainsi que nous avons été conduits à proposer une salle ronde et non un hémicycle pour favoriser les débats. Dans un rond, tout le monde est au centre".
Récemment encore des modifications ont été apportées permettant la présence de conseillers plus nombreux, à la suite de la fusion des trois collectivités le 1er janvier 2018 (les deux anciens Conseils Départementaux et la Collectivité territoriale de Corse​) sans en perturber l’harmonie.
> Visiter la salle des délibérations


Un écrin de verdure en plein cœur d’Aiacciu

Les jardins du Grand Hôtel sont chargés d’Histoire et témoignent aujourd’hui encore du faste de l’époque. Inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1992, les jardins actuels, propriétés de la Collectivité de Corse, furent édifiés sur un parc de 12 000 m², pensés comme un écrin luxuriant mêlant exotisme et dépaysement.
Les variétés de plantes endémiques (olivier, clémentinier) côtoient des espèces du monde entier, dont un nombre remarquable comme des bananiers du Moyen-Orient, un araucaria du Chili, des daturas d’Inde, des palmiers Phénix et Washingtonia du Nouveau-Mexique, cette recherche d’exotisme s’est propagée à l’ensemble de la ville d’Aiacciu, avec la même plantation de palmiers qui représentent aujourd’hui l’un des symboles de la ville.
A l’occasion d’événements comme les rendez-vous des jardins ou les journées du patrimoine, ce lieu d’exception est ouvert à tous.

Le site I Giardini, la table de lecture et les cartels

Un site internet dédié aux Jardins, www.giardini.corsica, est mis en ligne en 2019, permettant ainsi la localisation des essences les plus importantes, soit plus de 30 variétés recensées. Ce site valorise le caractère spécifique des jardins et permet une identification de chaque espèce botanique.
Elle relate également en 3 langues l’histoire du jardin et sa composition de 1894 à nos jours.
Des cartels synthétiques sont consultables pendant l’ouverture des jardins au public ou sur le site internet. Ils donnent aux visiteurs des informations sur les essences végétales botaniques qui le composent. 
Simultanément à ce site internet, une table de lecture est apposée devant les grilles de la Collectivité de Corse depuis 2020.